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 Expédition dans le coeur de la Terre en Éthiopie

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Pascal
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Pascal


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MessageSujet: Expédition dans le coeur de la Terre en Éthiopie   Expédition dans le coeur de la Terre en Éthiopie EmptyLun 24 Déc - 7:47

Expédition dans le coeur de la Terre en Éthiopie Bilde?Site=CP&Date=20071224&Category=CPVOYAGES&ArtNo=712151320&Ref=V4&Profile=5275&MaxW=700



Au lac Karoum, appelé aussi Assalé, une mine de sel est exploitée dans des conditions extrêmes. Sous un soleil de plomb, les hommes débitent les plaques de sel à la hachette. Liées en paquets, les plaques prendront ensuite place sur le dos des dromadaires.
Photo Mireille Jeanjean







Mireille Jeanjean

Le Soleil

Collaboration spéciale



Awash au sud, Érythrée au nord, Djibouti à l'est délimitent un triangle : le triangle Afar ou Danakil, dans le nord-est de l'Éthiopie. Voyager dans cette région tient plus de l'expédition que d'une balade du dimanche.

C'est une des contrées les plus chaudes du monde, une dépression qui atteint 125 m au-dessous du niveau de la mer, un désert où quelques plantes rachitiques se disputent une place au soleil dans cet espace livré aux tourbillons de poussière, aux étendues de basalte, aux jeux de lumière sur les cristaux de sel. Région hautement sismique, éruptive; pourtant, des hommes vivent là dans des huttes qui épousent la couleur de la terre. Un peuple rude, libre et fier, des éleveurs semi-nomades : les Afars.

Cette région abrite aussi des fossiles d'hominidés dont le plus célèbre, l'australopithèque Lucy, a été découvert à Hadar en 1974.

Si nous vous emmenons là aujourd'hui, c'est pour visiter le lac de lave du volcan Erta Alé, l'activité géothermale du Dallol et les sauniers qui exploitent le sel du lac Karoum.

Nous sommes partis, 12 voyageurs, trois véhicules 4 X 4, deux chauffeurs éthiopiens connaissant bien le parcours. Des réserves d'eau, de nourriture, de carburant pour plusieurs jours, sacs de couchage et minces matelas de camping. Les autorisations dûment signées, il ne manquait que les deux gardes afars armés chacun d'une kalachnikov et le guide, un Afar également. Trois accompagnateurs obligatoires que nous embarquerons à Semara, capitale de la région.



Longue route

La première partie du voyage traverse un paysage vert et vallonné. La route longe le chemin de fer qui relie Addis-Abeba à Djibouti depuis 1917. Une halte à l'ancien buffet de la gare d'Aouache, transformée en hôtel-restaurant, permet de nous rafraîchir et de déguster quelques spécialités éthiopiennes : tibbs, injera mais aussi des pâtes à la mode italienne, car l'Italie a occupé le pays de 1936 à 1941.

Après Awash, nous bifurquons vers le nord. La végétation se fait rare, la chaleur augmente. La route sera longue jusqu'à Semara. Demain, fini l'asphalte et l'infernal va-et-vient des camions.

Une piste nous entraîne dans le désert. Paysage aride, arbustes épars poussiéreux et, à perte de vue, des cailloux, des gros et des petits, comme ceux qui sautent sous les roues de la voiture. Au loin se profilent des sommets, volcans au repos. La piste avale les montées, les dépressions, longe des villages : quatre ou cinq huttes rondes et basses, structures en branchages recouvertes de nattes de palmes tressées. À l'écart, sur une butte, se dressent les weidal, des tombes circulaires hautes d'un à deux mètres construites en pierre. Pas âme qui vive, aucune trace d'eau, les habitants ont dû partir avec leurs chèvres à la recherche de pâturages. Lait de chèvre ou de chamelle et galette de céréales sont la base de l'alimentation des Afars.



Le lac Afdera



L'eau, nous la trouverons en fin de journée. Une étendue turquoise, émeraude selon l'angle : le lac Afdera, bordé d'écume de sel. Les cônes volcaniques s'y reflètent, ainsi que des palmiers. En son centre, l'île la plus basse du monde, 100 m au-dessous du niveau de la mer. Tout autour, des salines. Les étendues de sel scintillent au soleil couchant. Le soir n'interrompt pas les allées et venues des ânes chargés de jerricans. Une source d'eau douce et chaude vient se mêler à l'eau salée du lac. Le vent du sud se lève, violent, chaud et sec. Difficile de fermer l'oeil cette nuit-là dans notre abri sommaire.

Chaque jour, la chaleur se fait plus intense, le degré hygrométrique est très faible, pour ne pas dire nul. On ne compte plus les litres d'eau engloutis et pourtant on ne transpire ni n'urine, ou si peu!

Le plus chaud, nous le relevons dans l'oued où nous nous arrêtons pour réserver deux dromadaires. Il est 13h, le thermomètre affiche 58 °C au soleil. Des garçonnets sont là, pieds nus dans le sable surchauffé, les fillettes se tiennent à l'écart, drapées dans de jolis voiles à dominante rouge. Les hommes en longs pagnes colorés négocient avec nos accompagnateurs le prix des chameaux. Des mirages au loin font danser d'hypothétiques arbres. L'air chaud trouble la vision et pourtant, ce sont bien des autruches qui détalent à toutes jambes.

Notre objectif est l'ascension du volcan Erta Alé, «la montagne qui fume» en dialecte afar.

16 h 15, quatre litres d'eau (chaude) par personne, nous «décollons» pour gravir les 700 m de dénivelé qui nous séparent de la caldeira. La pente est douce, mais la chaleur importante rend cette montée éprouvante. C'est à la lampe frontale que nous parviendrons au sommet deux heures et demie plus tard pour les plus vaillants, trois heures pour les derniers. Quant aux dromadaires, il faudra attendre 23 h bien sonnés pour les voir arriver avec provisions et matériel de camping.


Un spectacle saisissant



Malgré la fatigue, comment résister à l'attrait de cette lueur rouge qui flotte à l'intérieur de la caldeira? Les premiers arrivés sont déjà là-bas, nous les rejoignons en empruntant le sentier étroit et glissant qui descend le long de la paroi verticale. Quelques mètres sur les anciennes coulées de lave, croûte fragile qui résonne sous nos pas et nous voilà au bord du puits Sud, un pit crater de 140 m de diamètre. Là nous attendait un spectacle émouvant, beau à couper le souffle. Cent mètres au-dessous de nous, au fond d'un gouffre noir, des lignes de feu rouge orangé zigzaguent, s'étirent, se croisent, se joignent, se disjoignent. Parfois, une bulle de magma éclate à la surface et une fontaine de lave jaillit. De notre observatoire, au bord du cratère, nous sentons le rayonnement plus intense de la chaleur. Une rumeur rappelant le battement des vagues sur la grève accompagne le mouvement de la lave. Puis tout semble se calmer et ça recommence. Un kaléidoscope dont il est difficile de détacher les yeux.

On aurait pu passer la nuit à regarder battre le coeur de la Terre, si le vent ne s'était levé, apportant les fumeroles irritantes qui s'échappent du puits Nord, un autre pit crater dont le lac de lave est solidifié depuis trois ans.

De tous les côtés, on entend tousser. Il y avait foule autour du lac de lave : des Italiens, des Français, des Britanniques. Les guides, les gardes et les chameliers afars se sont abstenus. De vieilles croyances leur font craindre la présence d'esprits malfaisants. Tout ce petit monde a passé la nuit à la belle étoile, entre les blocs de lave, dans la poussière, sous un ciel rempli d'étoiles, dans un silence profond.

Dès les premières lueurs du jour, nous nous sommes précipités à nouveau dans l'enclos du volcan. Le lac de lave continuait à bouillir, alors que le soleil pointait, découvrant un décor extraordinaire. Une étendue grise couvre l'intérieur de la caldeira. Toutes les variétés de lave sont réunies ici : lave cordée, lave plissée, lave pahoehoe (fluide et lisse), lave à grattons. Des hornitos se dressent, certains fument, d'autres cachent des fleurs de soufre. Quel esprit est venu ici sculpter la matière d'autant de formes? N'est-ce pas la déesse Pelé? Nous avons aperçu dans un creux des mèches de ses cheveux. De prime abord, nous avons pris ces fins filaments de lave pour de l'herbe sèche! Mais ici point de végétation, tout comme dans le Dallol.


Le dallol

Le Dallol, à quelques kilomètres de là, est un volcan qui a explosé en 1926. Il est le siège d'une intense activité hydrothermale. Inutile de grimper pour y parvenir, il est au niveau du lac salé Karoum. Cet ancien cratère est un patchwork de couleurs et de formes. Le sel, l'eau, le soufre, la potasse, les oxydes de fer se mêlent, forment des terrasses ocre, des concrétions jaune orangé, des vasques remplies de liquides acides où les bleus et les verts étalent une riche gamme de nuances. Et ça glougloute et ça siffle.

Des jets de vapeur s'échappent de minuscules cheminées, de l'eau chaude bouillonne et déborde d'un dôme de billes de sel d'un blanc éblouissant, de petits geysers jaillissent. On ne sait plus où regarder, chaque parcelle de terrain attire le regard. Toutes sortes de formations géologiques, construites par les bactéries qui se développent dans les mares d'eaux chaudes, habillent le sol. Ici on dirait des champignons, là des plateaux semblables à des feuilles de nénuphars géants, des serpentines, des dentelles minérales... On s'imagine assister à la naissance de la Terre.

Des pans de falaises sont visibles sur une partie de la zone et forment un labyrinthe hérissé de cheminées de fées et de sculptures de géants. Un long canyon au sol rouge brun (mélange de boue mêlée à du sable) débouche sur le lac. Cette région a été plusieurs fois envahie par la mer et les différentes couches de sel alternent avec les sédiments.


La caravane du sel




Le sel, ce n'est pas ce qui manque. Le lac Karoum, appelé aussi Assalé, est une mine de sel exploitée dans des conditions extrêmes. Quelle résistance faut-il pour travailler ainsi, sous un soleil de plomb, les pieds nus dans l'eau salée... D'abord, à la hache, on fend la croûte de sel à la surface du lac, ensuite trois ou quatre hommes insèrent leurs bâtons dans la fente, un jeu de levier permet de détacher et de basculer un large bloc de sel, d'autres sauniers taillent alors à la hachette des plaques de 20 X 30 cm environ. Les plaques de sel sont empilées, liées et chargées sur des dromadaires ou des ânes.

Quotidiennement, des caravanes partent apporter le sel vers les hauts plateaux de l'Ouest. Long voyage à travers les oueds, les pistes rocailleuses, les cols et les vallées afin d'atteindre Mekele, principal marché à sept jours de marche lu lac.

Avec nos véhicules, nous ne mettrons que deux jours, deux dures journées, pour atteindre la ville et deux autres jours pour rejoindre Addis-Abeba. Mais rien ne pourra ternir les images gravées dans nos têtes, l'impression d'avoir vécu quelque chose d'exceptionnel, d'inédit. Le sentiment d'avoir approché le coeur de la Terre, d'avoir pénétré l'intimité de notre planète et découvert quelques secrets magiques de sa naissance et de sa vie.

Repères

> Quand y aller : L'Éthiopie est accessible toute l'année avec des températures moyennes de 16 °C du fait de l'altitude. Plus chaud au-dessous de 1200 m, très chaud dans le Danakil. Toutefois, les fortes pluies de juin à la fin septembre peuvent perturber les déplacements.

> Comment : Air Canada et Ethiopian via Washington; British Airways via Londres; KLM via Amsterdam

> Les coûts : Des agences locales offrent des services très corrects pour un moindre coût. Location d'un 4 X 4 avec chauffeur de 90 $ à 160 $ par jour (carburant inclus) à partager à concurrence de quatre voyageurs.

Chambre d'hôtel : 10 $ à 13 $ en moyenne

Un repas : moins de 3 $

> Formalités : Passeport et visa de touriste, délivré à l'aéroport international Bole à Addis-Abeba

> Santé :

Vaccin contre la fièvre jaune obligatoire
Pas de paludisme en Éthiopie si vous restez sur les plateaux
Antiseptique intestinal
Nulle part l'eau n'est potable. On trouve partout de l'eau minérale en bouteille
Pas de baignade (bilharziose), sauf dans le lac Langano

> Guides et lectures :

GuideLonely Planet ; Bradt Travel Guide Ethiopia (en anglais); Guide Olizane; Le routard et Le petit futé

Les nuits d'Addis-Abeba, de Sebhat Guèbrè-Egziabhér, Actes Sud

L'Abyssin, de Jean-Christofphe Rufin, Gallimard



Source La Presse



Pascal santa
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