Matrice sacrée des peuples andins, le lac Titicaca est partagé presque en partie égale entre le Pérou et la Bolivie. Excursion cette semaine au pays des Incas et des Aymaras, appelés aussi Uros, ce peuple qui vit littéralement sur les eaux, sur ces fameuses «îles flottantes» faites de roseaux. ***
Le lac Titicaca, une source de légendes et de croyancesSelon les uns, les Aymaras, le dieu Viracocha est sorti du lac pour créer le monde. Selon les autres, les Incas, c’est également du lac Titicaca qu’ont émergé Manco Capac et Mama Oello, le couple fondateur de leur dynastie.
Pour la population andine vivant aux abords du lac, cette vaste étendue d’eau a toujours revêtu un caractère sacré. Certaines croyances se sont d’ailleurs perpétuées.
Pour les touristes qui y accourent du monde entier, le lac Titicaca représente d’abord un plan d’eau cumulant bien des records. C’est en effet le lac le plus haut du monde à une altitude de 3812m, le lac le plus grand de l’Amérique du Sud et aussi le lac navigable le plus haut.
Un projet fouAu XIXe siècle, en effet, des Britanniques firent construire deux navires à vapeur jumeaux dont les 2766 pièces détachées furent acheminées, en contournant le cap Horn, jusqu’à Puno pour être assemblées. Le seul acheminement des pièces demanda six années.
Le
Yavari et le </I>Yapuno</I>, finalement mis à l’eau en 1870, naviguèrent durant un temps au charbon et quand ce combustible vint à manquer, on utilisa de la bouse de lama et d’alpaga séchée. À présent, le Yavari a vocation de musée à Puno.
Le lac Titicaca, partagé presque à parts égales entre le Pérou et la Bolivie, mesure 8562km2, soit 204kmde long sur 65kmde large. Sa profondeur, de 107menmoyenne, peut atteindre 284m.Unemarée s’y fait sentir quotidiennement d’une amplitude de 0,80m.
Une importante flotte d’embarcations de loisir, les unes légères, les autres pouvant embarquer quelques dizaines de passagers, fait à présent la richesse de Puno, comme principal port d’accès au lac.
La pollution dégagée par ces bateaux en même temps que celle d’une ville en constante croissance rend au bord des quais les eaux repoussantes, tant elles sont envahies par une flore verdâtre.
Îles flottantesLa ville de Puno, capitale des Hauts-Plateaux, ne présente guère d’attrait, si ce n’est lors des fêtes et célébrations à caractère religieux, toujours hautes en couleur et qui prennent une tournure débridée, dit-on.
Ce qui attire les hordes de visiteurs en ces lieux, c’est la découverte des îles flottantes, milieu de vie d’une population qui s’accroche à un mode de vie séculaire.
s’agit d’un groupe d’Aymaras (bien que l’on continue de l’appeler Uros) de quelques centaines d’individus vivant sur ces îles flottantes faites de roseaux. En fait, tout est fait en roseaux: les maisons tout comme les autres bâtiments, les pirogues et aussi les figurines qu’ils proposent aux touristes.
Pour cette excursion, mieux vaut opter pour les tout premiers départs de la journée car ce genre d’attraction prend rapidement des airs de zoo humain pour la population visitée.
Dès qu’un bateau est annoncé, c’est le branle-bas sur chacune des petites îles. Les adultes revêtent leurs plus beaux atours traditionnels; aidés de leurs enfants, ils exposent tissus, lainages et souvenirs typiques.
Les eaux du lac Titicaca étant de moins en moins poissonneuses, c’est le moyen qui leur permet de survivre.
Source Canoe
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